Lieu d’évasion, de plaisir, d’émerveillement, la montagne n’en reste pas moins un habitat aux conditions parfois extrêmes.
En ces jours de tempêtes hivernales, chaque espèce sauvage montagnarde déploie des trésors d’ingéniosité et d’adaptations biologiques et comportementales pour survivre jusqu’aux jours meilleurs.
Ainsi, le pelage du bouquetin se double d’une bourre (duvet) épaisse de poils courts assurant l'isolation au froid.
Dès les beaux jours, il emmagasine de l’énergie sous forme de réserves graisseuses dans laquelle il puisera en période de pénurie hivernale. Il vivra alors en économisant au maximum l’énergie, notamment en évitant les déplacements inutiles. La végétation étant rare et peu nutritive, il s’alimentera alors très peu. Recherchant les falaises bien exposées, il profitera du soleil au maximum.
Herbivore ruminant, le Bouquetin possède un système digestif complexe qui participe à sa manière au mécanisme de production de chaleur. Les végétaux accumulés dans sa panse, qui fait office de réservoir pour la rumination, fermentent et ainsi produisent un peu de chaleur bienvenue, tout au centre du corps.
Evidemment, dès que cela s’avère nécessaire, le bouquetin recherche la protection contre le vent et les avalanches en profitant des abris nombreux dans les rochers. C’est le plus souvent en groupe qu’il passera ces périodes d’attente patiente.
L’hivernage est une véritable mise à l’épreuve des facultés de survie de chaque bouquetin. Celle-ci sera plus délicate pour les animaux vieux ou amaigris ; pour les cabris aussi qui investissent peu en réserves graisseuses au profit de leur croissance, mais ayons confiance dans les capacités du bouquetin qui est un véritable champion des cimes. Souhaitons-lui un peu de chance aussi : les avalanches sont parfois traitresses…