En 2014, après cent ans d’absence des Pyrénées françaises, le Bouquetin ibérique foulait à nouveau le massif pyrénéen.
Ce programme de réintroduction ambitieux nécessita trente années d’études et de tractations portées par le Parc national des Pyrénées, pour aboutir au lâcher de 148 animaux en provenance du Parc national de Sierra de Guadarrama (Espagne). Du fait de leur habitat rupestre à la ressource alimentaire appropriée, les ongulés furent relâchés sur les secteurs de Cauterets (2014-2015), Gèdre-Gavarnie (2015-2016) et Accous (2019-2021).
Comme le nécessite la première phase d’un programme de réintroduction d’une espèce sauvage, la population a fait l’objet, jusqu’en 2020, d’un suivi minutieux, quasi personnalisé, par les agents du Parc national des Pyrénées. Ce suivi était rendu possible grâce aux marquages auriculaires et aux colliers de localisation portés par les animaux relâchés.
L’augmentation importante de la population ainsi que le nombre de bouquetins non marqués rendent aujourd’hui ce suivi exhaustif des animaux trop complexe. Une méthode indiciaire de suivi permet aujourd’hui d’estimer la reproduction et l’évolution des effectifs sur la base d’échantillons représentatifs.
Il ressort que la population continue de croître avec des effectifs estimés à plus de deux cent quatre-vingt bouquetins sur l’ensemble du territoire du Parc national des Pyrénées.
Sept années seulement après le premier lâcher, la population est donc déjà importante.
Par ailleurs, la dynamique de reproduction est très soutenue.
Ainsi, à Cauterets en 2021, 67% des femelles élèvent, un cabri. En vallée d’Aspe où le suivi individuel perdure du fait de la récente réintroduction, onze cabris sont nés cette année (4 en 2020) pour les dix-sept femelles que compte ce secteur (taux de reproduction de 65%). Deux d’entre elles, arrivées pleines au printemps 2021, ont su élever leur petit dans cet environnement nouveau ce qui souligne leur parfaite adaptation aux falaises béarnaises.
Autre fait notable : la plupart des femelles se reproduisent dès l’âge de 2 ans alors que l’âge habituel pour une première portée est normalement de 3 ou 4 ans.
Ainsi, le très bon taux de survie post lâcher (80% en moyenne), l’état sanitaire des bouquetins et la reproduction soutenue mettent en lumière l’adaptation du Bouquetin aux falaises pyrénéennes.
Vous observez un bouquetin ? Signalez-le sur le site www.bouquetin-pyrenees.fr
Vous ferez ainsi partie du réseau d’observateurs bénévoles qui permet au Parc national d’obtenir des informations complémentaires très intéressantes sur certains noyaux de population. Un mâle qui n’avait pas été revu depuis longtemps par les agents du Parc national a ainsi pu être identifié grâce à des randonneurs.