En ce joli mois de février (mars-avril en altitude), les cincles plongeurs ont des envies de rapprochement.
Cet oiseau frénétique habitué des torrents et rivières rapides et bien oxygénées, est habituellement solitaire. Mais le début d’année venu, le mâle cherche à séduire une belle pour contribuer à la pérennisation de l’espèce.
Pour cela, il sort le grand jeu : sédentaire, il connait sur le bout des pattes son territoire. En fonction des crues, du débit de la rivière, des berges, de la présence de buissons où elle pourra se dissimuler, la ressource alimentaire… il y choisit l’endroit le plus propice afin d’y établir son nid d’amour. Ou alors, malin, il réparera un ancien nid qui a fait ses preuves…
Le jeu de la séduction a déjà débuté car madame cherche aussi un nid douillet… après tout… Salutations, rondes, on se croise, on se recroise… on se salue en chantant, monsieur nageant ou marchant autour de la belle. On affiche fièrement son beau plumage, signe de bonne santé, poitrine blanche et ventre roux. Si madame n’est pas convaincue par les prestations de ce prétendant, elle ira voir ailleurs…
Lorsque la femelle sollicite de la nourriture auprès du mâle, c’est presque gagné. Au début il a quelques réticences, pris d’une timidité inattendue. Mais cela ne dure pas, et quand il lui offre un présent délicat, un insecte ou un invertébré aquatique, le couple est formé.
Les deux amants sont alors très démonstratifs de leur union : poursuites le long de la rivière, chants…. Ils se font face, le mâle bombe le torse, droit sur ses pattes, bec vers le ciel, ailes baissées et queue rabattue. La femelle l’imite et tous deux se saluent, s’agitent en courbettes, se lancent en révérences, en vibrant des ailes, dans la plus intense excitation. Quelques disputes aussi, puis on se rabiboche : ainsi va la vie de couple chez le Cincle plongeur.